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description

Les éditions Premier degré sont une maison de littérature américaine alternative, spécifiquement tournée vers l’importation et la promotion de textes estampillés « alt-lit », « post-ironie » ou plus généralement « nouvelle sincérité », peu ou pas pris en charge par l’édition traditionnelle et souvent introuvables en librairies françaises, qu’elles soient de langue anglaise ou pas.

ligne éditoriale

Premier degré se tourne en premier lieu vers les littératures de niche à tout petit potentiel commercial, marquées par le refus de l’ironie comme système de défense et la répudiation d’une certaine forme de « cool » hors d’âge pour embrasser a) le sanglot long des violons de l’automne qu’est la vie de jeune adulte au sortir des années 2000, b) les esthétiques ultra-contemporaines héritées de la culture Internet, des mouvements DIY et des usages dits nerds ou geeks, et c) la mort inexorable et progressive du naturel tel que nous le connaissons, mangé tout cru par des outils de mise en scène de soi toujours plus performants, sophistiqués et et en dernière instance toxiques.

Motifs de prédilection : grandes femmes et (parfois) hommes issus de la pop culture, mutilations rituelles, ennui gluant et misère sexuelle, binge drinking, grosses cylindrées, envies de suicide sur MSN Messenger ou Skyblog, conscience réflexive étouffante et dépression urbaine.

Il s’agit de défendre des textes et des auteurs trop éloignés de la littérature mainstream pour retenir l’attention des éditeurs plus installés. Le catalogue, exigeant et mûri de longue date, est donc appelé à se développer selon une logique cohérente, aussi localisée que possible, qui s’émancipe des problèmes de gros sous pour relayer le travail de créateurs de pointe inconnus jusqu’alors, et qui, sans le soutien d’une structure moins tenue par ses budgets, seraient appelés à le rester. Sont au programme : formats uniques, langues atypiques et thématiques vénères.

identité visuelle

La charte graphique, aussi dépouillée que possible, tâche de s’inscrire en faux contre les usages de l’édition traditionnelle : pas de titres et de noms d’auteurs énormes, pas de slogans racoleurs, le moins d’illustrations possibles et la finition la plus sobre. Les maquettes s’inspireront des grands standards de la typographie d’art, avec une attention particulière à la qualité de « l’objet livre » au détriment du marketing. Les livres à venir sortiront tous en semi-poche (18,4 x 12 centimètres), juste milieu plus élégant, plus sobre et plus capable d’hypnotiser tous vos copains une fois posé en évidence sur votre table de salon.

feuille de route

Le planning actuel prévoit la sortie de trois à six titres par an, puisés dans une grande variété de genres : romans, nouvelles, fragments, narrative nonfiction, poésie à la marge. Au-delà des thématiques qui définissent le geste de la littérature alternative, il est prévu de faire une large place aux textes queer, féministes et plus généralement aux voix minoritaires, aussi bien dans l’espace politique qu’éditorial. Une part du catalogue se tournera notamment vers le bizarro, la science-fiction maximaliste et les romans expérimentaux.

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en quelques mots

Les éditions Premier degré sont une maison de littérature américaine alternative, spécifiquement tournée vers l’importation et la promotion de textes estampillés « alt-lit », ​« post-ironie »​ ou plus généralement « nouvelle sincérité », peu ou pas pris en charge par l’édition traditionnelle et souvent introuvables en librairies françaises, qu’elles soient de langue anglaise ou pas.

ligne éditoriale

Premier degré se tourne en premier lieu vers les littératures de niche à tout petit potentiel commercial, marquées par le refus de l’ironie comme système de défense et la répudiation d’une certaine forme de « cool » hors d’âge pour embrasser a) le sanglot long des violons de l’automne qu’est la vie de jeune adulte au sortir des années 2000, b) les esthétiques ultra-contemporaines héritées de la culture Internet, des mouvements DIY et des usages dits nerds ou geeks, et c) la mort inexorable et progressive du naturel tel que nous le connaissons, mangé tout cru par des outils de mise en scène de soi toujours plus performants, sophistiqués et en dernière instance toxiques.

Motifs de prédilection : grandes femmes et (parfois) hommes issus de la pop culture, mutilations rituelles, ennui collant et misère sexuelle, binge drinking, grosses cylindrées, envies de suicide sur MSN Messenger ou Skyblog, conscience réflexive étouffante et dépression urbaine.

Grandes figures de « nouveaux sincères » : Kelly Clarkson, Paris Hilton, Dawson, Dennis Cooper, le début des années 2000, Paramore, les films d’Harmony Korine, le compte Twitter d’Isabelle Balkany, la carrière musicale et les apparitions télé d’Isabelle Adjani, les blogs hébergés par Myspace, Loana, Jean Genet, Chris “Leave Britney Alone” Crocker, Taylor Armstrong dans The Real Housewives of Beverly Hills et LeeAnne Locken dans la déclinaison Dallas, David Foster Wallace, Vitaa, Sarah Michelle Gellar, Le Bachelor, Mike Brant, l’adolescence en général, les années 80, William Gaddis, les albums en solo de Nicole Scherzinger et son passage dans le jury de X Factor UK, Avril Lavigne, les poèmes préenregistrés du 8 22 22, The Rock recyclé en acteur, Mariah Carey, Sandrine Bonnaire quand elle travaille avec Maurice Pialat. Tout ce qui, touchant au ridicule d’un cri du cœur tout nu et tout bronzé, s’en aperçoit ou pas et continue gaiement sa route. Tout ce qui, pour le dire au plus vite, marche sur la ligne de crète entre la parodie gluante et le sérieux le plus total ; le potentiel comique de ce « premier degré » dérivant justement du fait qu’il n’a pas d’ambitions comiques.

Il s’agit, on le voit, de défendre des textes et des auteurs trop éloignés de la littérature mainstream pour retenir l’attention des éditeurs plus installés. Le catalogue, exigeant et mûri de longue date, est donc appelé à se développer selon une logique cohérente, aussi localisée que possible, qui s’émancipe des problèmes de gros sous pour relayer le travail de créateurs de pointe inconnus jusqu’alors, et qui, sans le soutien d’une structure moins tenue par ses budgets, seraient appelés à le rester. Sont au programme : formats uniques, langues atypiques et thématiques vénères.

La charte graphique, aussi dépouillée que possible, tâche également de s’inscrire en faux contre les usages de l’édition traditionnelle : pas de titres et de noms d’auteurs énormes, pas de slogans racoleurs, le moins d’illustrations possibles et la finition la plus sobre. Les maquettes s’inspireront des grands standards de la typographie d’art, avec une attention particulière pour la qualité de « l’objet livre » au détriment du marketing. À noter d’autre part que les livres à venir sortiront tous en semi-poche (18,4 x 12 centimètres), juste milieu plus élégant, plus sobre et plus capable d’hypnotiser tous vos copains une fois posé en évidence sur votre table de salon.

fonctionnement

L’entreprise, construite sur le modèle des structures indépendantes étasuniennes, sortira un choix réduit de textes par an, mis en valeur pour la singularité dont ils témoignent et leur rareté dans le paysage hexagonal. L’ensemble des bénéfices dégagés sera réinvesti dans les titres à venir.

C’est la Nouvelle Imprimerie Laballery, société coopérative bourguignonne déjà connue pour son travail avec plusieurs acteurs de l’édition indépendante française (La Volte, Dystopia…), qui se chargera de l’impression des textes.

Compte tenu de la nature spécifique de son catalogue, la maison se distribuera en se basant sur un réseau de libraires choisis et démarchés personnellement plutôt que travailler avec un diffuseur classique, pas toujours bien armé pour prendre en charge des textes qui tranchent avec le tout-venant de la production éditoriale. Étant moderne et prompt à me servir d’un ordinateur, l’autre partie des ventes sera bien sûr gérée via une boutique e-commerce hébergée directement sur le site de Premier degré et par les revendeurs Internet habituels.

lancement

Le lancement, prévu courant octobre, s’accompagnera de la sortie de deux titres : Personne de Sam Pink, dont ce sera la première excursion hors des frontières étasuniennes, et Une famille contemporaine de Socrates Adams, l’une des rares voix « alt-lit » européennes et le seul texte hors Amérique prévu au catalogue.

personne, sam pink

 

Personne, précisément, raconte l’histoire d’un homme à Chicago plus quelconque que quelqu’un : pas de nom, pas de famille, pas d’emploi, pas de centres d’intérêt, à peine un colocataire certain d’avoir une tache d’encre sur la nuque et une fille au premier étage de son immeuble avec laquelle il couche parfois. L’essentiel de son temps, que le protagoniste partage entre un sac de couchage à même sa chambre et des allers-retours sans but dans le métro, sert de prétexte à un état des lieux pathétique et bouffon de la vie de jeunes adultes anonymes, moyennement propres et doucement marginaux dans les grandes villes étasuniennes.

Ce très court roman, raconté au plus sec et au plus robotique, se déploie dans l’interstice entre les fantasmes de son narrateur — apocalypse, chiots à l’accent néerlandais, trous noirs, animateurs de téléachat — et le retour systématique à sa réalité grisâtre : gares trempées de pisse, surfaces autoroutières, espaces verts esseulés, quelques interactions avec les autres misfits du quartier.

Sam Pink, figure emblématique de la littérature DIY aux États-Unis, est à la tête d’une œuvre conséquente jamais traduite en France. Il est notamment l’auteur de Witch PissI Am Going To Clone Myself Then Kill the Clone and Eat It et The Self-Esteem Holocaust Comes Home.

une famille contemporaine, socrates adams

Une famille contemporaine fait l’autopsie d’un foyer de banlieue cossue déclinée en quatre axes. D’abord le père, animateur de télé à succès et loser hidalgo tyrannisé par ses collègues. Ensuite la mère, femme au foyer bouffie de névroses, poussée à la folie par le mariage royal entre le fils Windsor et sa fiancée Kate, qu’elle adule et jalouse. Puis la grande soeur adolescente, plastique de rêve et passion refoulée pour sa meilleure amie, lancée presque malgré elle dans le mannequinat et le sexe de rencontre. Reste Bobby, le cadet, tantôt cancre au collège, tantôt trafiquant de magazines porno pour financer son addiction à World of Warcraft.

En marge de son aspect puissamment satirique et de la lumière grotesque qu’il jette sur les conventions de la moyenne bourgeoisie anglaise, c’est son crescendo outrancier, narré de manière clinique et grinçante, qui fait la singularité de ce second roman marqué par une grande variété de formes, à mi-chemin de la grisaille classe moyenne et de la comédie d’horreur.

Socrates Adams, jeune auteur britannique, s’est fait remarquer dans les milieux indépendants avec Everything’s Fine, paru en 2012. Une famille contemporaine est son deuxième roman. L’une des seules voix « alt-lit » qui n’émane pas du Canada ou des États-Unis, il en propose un éclairage plus explicitement social : déshumanisation par le travail, archétypes familiaux, rapports de genres, etc.

la suite

Le planning prévisionnel prévoit la sortie de trois à six titres par an, puisés dans une grande variété de genres : romans, nouvelles, fragments, narrative nonfiction, poésie à la marge. Au-delà des thématiques évoquées plus haut, qui définissent le geste de la littérature alternative, il est prévu de faire une large place aux textes queer, féministes et plus généralement aux voix minoritaires, aussi bien dans l’espace politique qu’éditorial.

Étant donné l’affinité de nombreux auteurs « nouvelle sincérité » avec les littératures dites de genre, une part du catalogue se tournera vers le bizarro, la science-fiction maximaliste et les romans expérimentaux.